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Fiction

Nuit et jour

Film informations

Chantal Akerman

Guilaine Londez, Thomas Langmann, François Negret

Jack et Julie étaient très jeunes. Ils venaient sans doute de province. Ils avaient un petit deux pièces, coin cuisine et douche, au 5ème étage d'un immeuble parisien, situé non loin du Boulevard de Sébastopol. Jack pour l'instant, était chauffeur de taxi la nuit. Il préfèrait la nuit, comme ça il passait le jour avec Julie. Ils s'aimaient et cela leur suffisait. Chaque jour un peu plus. Et chaque jour, leurs corps en demandaient un peu plus, surtout après ce qui allait arriver à Julie. Il faisait chaud. C'était l'été. Un été particulièrement chaud. Ils vivaient entre le lit, la douche et la cuisine. Ils étaient insouciants, n'avaient pas d'amis. Ils ne connaissaient personne à Paris. La nuit, Julie parcourait Paris dans tous les sens. Elle disait : "l' été on n'a pas sommeil!". Ils ne dormaient donc ni le jour, ni la nuit : c'était une perte de temps. Une nuit, par un concours de circonstances des plus simples, Jack fut amené à présenter Joseph à Julie. Joseph occupait le taxi de Jack le jour et était donc libre la nuit. Lui aussi était un provincial. Lui non plus, n'avait pas d'amis à Paris. Joseph avait tout de suite plu à Julie. Elle aimait tant Jack, qu'elle ne s'était méfiée ni de Joseph, ni d'elle-même. Quant à Joseph, avec Julie cela avait été immédiat. Il était prêt, sans doute, juste ce jour-là, à la rencontrer et à l'aimer. Elle se mit à aimer ces deux garçons, sans qu'une histoire interfère sur l'autre. Julie rendait Jack de plus en plus heureux. Et Joseph aussi. Elle-même, était bien. Elle pensait pouvoir maintenir cette histoire dans sa morale à elle : exigeante et absolue. Mais la fatigue, le fait que Joseph connaisse l'histoire de Jack et Julie au petit matin, quelques fautes de part et d'autre, la souffrance qui montait en Jack sans qu'il sache pourquoi, en décidèrent autrement. Une histoire d'amour sans compromissions. Des personnages qui luttent pour préserver ce qu'ils vont irrémédiablement perdre, entre la fin de l'adolescence et le début de l'âge adulte : le sens de l'absolu.